Visite du Péloponnèse - Partie 2 - Juillet 2018 - Arcadie
Domaine Bosinakis (les vins - suite)
2. Mantinea AOP 2016
Millésime froid et humide ; état sanitaire parfois problématique imposant des tries sévères.
Le bouquet se montre végétal (herbes fraîche, aneth) avec du citron vert et du pamplemeousse. La bouche est effilée, tendue sans être « verte », citronnée, avec une belle longueur marquée par une pointe d’amertume.
3. Mantinea AOP 2015
Millésime de très bonne maturité, moins chaud que 2017.
Robe rose doré. Bouquet complexe et élégant, discrètement floral au départ puis s’orientant vers la gelée de framboise, la grenadine, le tabac blond et les herbes aromatiques. La bouche est parfaitement équilibrée, savoureuse et juteuse. Bonne longueur.
4. Mantinea AOP 2014
Millésime plus frais mais de bon état sanitaire
On retrouve le côté un peu évolué de 2015 avec des arômes qui se rapprochent plutôt de 2016. On y retrouve le citron vert et l’aneth mais avec cette fois des senteurs florales plus marquées et un bouquet garni d’herbes aromatiques. Bouche de grande finesse, délicate et longue, avec un beau tonus.
5. Mantinea AOP 2013
Très proche de 2015 au niveau aromatique avec un peu moins de rondeur et de concentration en bouche.
Pour tous ces Mantinea, les parcelles, rendements, vinifications sont identiques : seul l’impact météo peut induire une différenciation. Par ailleurs, les vins évoluent les deux premières années puis se stabilisent aromatiquement et ne bougent quasiment plus.
On passe aux rosés. Leur nom « Ieria » a été choisi pour évoquer, mettre en évidence, la partie un peu plus féminine du moschofilero. C'est la représentation d’une prétresse et prophéteresse, Diotima, originaire de Mantinea, qui aurait instruit Socrate des choses de l’amour.
6. Ieria 2017
Macération à froid de 24 h. Moût levuré (mix de levures neutres et aromatisantes). Filtration avant mise.
Robe rosé soutenu, presque fluo. Premier nez fermé mais assez lourd, empyreumatique, presque résiné puis notes florales très discrètes et un peu de gelée de fruit. La bouche est concentrée et fruitée avec quelques légers amers en finale.
7. Ieria 2016
Rosé soutenu plus cuivré (et plus fluo du tout). Le nez, toujours aussi retenu, est plus épuré que 2017 dans le même style aromatique, sans le côté résiné, avec une évolution vers la réglisse et l’anis. En revanche la bouche se montre plus molle avec une acidité basse qui alourdit l’ensemble.
8. Ieria 2015
Bouquet discret sur les fleurs et les fraises au sucre. Peu de complexité. La bouche est ronde mais sans énergie en raison d’une acidité très basse.
Globalement, on a des vins qui ont du corps et de la chair (sans doute davantage que leurs pairs, ce qui les rend originaux), avec une belle fraîcheur sur les blancs, et une bonne persistance. Un surcroît de pureté leur conférerait encore davantage de classe.