CARTE DES CRUSRepas chez Simone et Daniel Docquier ce 3 octobre 2021
Tous les vins sont servis à l’aveugle (deux par deux ou trois par trois) puis sont dévoilés avant de passer à la séquence suivante. A l'apéritif, en revanche les vins seront servis séparément, toujours à l'aveugle.
Mises en bouche :
Crème de concombre, coques au thon.
Panacotta à la feta et coulis de poivron, samoussa à l'aubergine et ricotta
- Champagne Larmandier-Bernier Les Chemins d’Avize 2010
Bouquet élégant et fin sur les agrumes, la pomme mûre et les fleurs blanches. Une pointe de craie ajoute de la complexité. La bouche propose beaucoup de fraîcheur et de franchise avec une bulle assez délicate. C’est construit, assez dense mais le vin joue la verticalité plutôt que l’ampleur. La longueur est juste correcte, ce qui est dommage car c’est un beau champagne.
- Champagne Françoise Bedel Comme Autrefois 2005
Le nez propose une grande maturité avec des senteurs d’abricot et de pomme au four avec des notes de grenade pour apporter un peu de fraîcheur. L’élevage se marque encore légèrement. Le bouquet donne une impression de richesse compacte mais le vin manque un peu de complexité aromatique. La bouche est ronde, ample et vineuse avec une belle bulle fine qui allège une matière dense et puissante, toute en largeur. Fin de bouche persistante sur la pomme au four avec une pointe d’amertume qui renforce le côté resserré du vin. C’est un très beau champagne de repas mais qui manque de peps en dégustation pure.
Transition
- Domaine Vincent Gaudry Sancerre Constellation du Scorpion 2012
Premier nez d’intensité moyenne sur l’amande amère puis surviennent des nuances de fumée et de tuf. On perçoit également un peu de pamplemousse jaune et des notes végétales évoquant les fougères. Après une attaque plutôt délicate, la bouche propose une certaine douceur paradoxalement combinée à une forte acidité en contrepoint. Le vin est assez aéré mais prend de la rondeur au réchauffement. Quoique persistante, la fin de bouche reste floue et sans beaucoup de ressort malgré l’acidité.
Entrée froide: Saumon fumé, salade de blé, sauce yaourt aneth et agrumes
- Weingut Georg Breuer Riesling Berg Roseneck 2008
Bouquet riche et plein sur l’abricot confit, les zestes d’agrumes, les fleurs jaunes et la cire d’abeille. Combinée à une légère note terpénique, une petite pointe épicée (cardamome) donne du peps. La bouche est dense et stricte, presque austère, construite sur une acidité marquée qui ne s’intègre pas complètement à l’ensemble qu’elle rend certes tonique mais aussi empreint d’une certaine dureté. Finale imposante sur des notes de compote à la rhubarbe.
- Domaine Weinbach Riesling Grand Cru Schlossberg Cuvée Sainte Catherine 2008
Bouquet expressif et classieux sur le citron frais, le zeste d’orange, les fruits blancs mûrs ainsi que des senteurs plus florales associées à un côté balsamique (encens). On perçoit également des notes plus minérales de pierre chauffée au soleil. C’est séduisant et attractif. La bouche est nette, élégante et verticale avec une acidité subtilement intégrée qui confère un côté presque cristallin au vin. Finale élancée de grande persistance construite sur des amers superbes. Excellent.
Entrée chaude : Dos de cabillaud, caponata
- Chateau Simone Palette blanc 2007
Assemblage de clairette 80%, grenache blanc 10%, bourboulenc 5%, ugni blanc 3%, muscat blanc 2%. Elevage en foudres pendant 18 mois puis en barriques pour 6 autres mois.
Nez bien ouvert sur la pâte de coing et autres fruits à noyau avec des relents plus pâtissiers (tarte tatin), de l’encaustique et des nuances plus épicées. C’est séduisant sans être vraiment accrocheur. La bouche est ronde et compacte, parfaitement équilibrée avec ce qu’il faut de fraîcheur pour donner un peu d’allant et contrer quelques amers traînants qui finissent par faire place à un beau retour du fruit et lancer un finale de grande persistance. Vin sérieux plutôt que sexy qui s’impose avec sérénité tout au long de la dégustation.
- Domaine Peyre Rose Coteaux du Languedoc Oro 2004
Assemblage de rolle en grande majorité (65 à 70 %) avec roussanne, viognier, clairette, terret.
Bouquet complexe et ouvert, d’abord sur le caramel, le sucre candi et des nuances résinées évoquant la térébenthine, puis sur les fruits compotés (mirabelle, abricot), les herbes séchées et les fruits secs. Un côté clairement mais légèrement oxydatif enrobe le tout. La bouche est empreinte d’une certaine classe avec très peu de sucre ressenti, de la fraîcheur et une belle définition aromatique en rétro. C’est élégant, net et fin. Grande persistance finale sur des notes oxydatives de belle facture.
Les vins blancs
Transition
- Domaine Jean-Claude Fourrier Gevrey Chambertin vieilles vignes 2009
Premier nez sur les fruits rouges, un boisé noir type chicorée et le jambon « forêt noire ». Ces senteurs s’estompent par la suite et le côté fumé se mue en un beau fruit mûr légèrement acidulé (groseille, framboise) assorti de notes plus sauvages évoquant les ronces. C’est aéré et pointu tout en restant élégant. La bouche confirme cette impression : il y a du jus, de la fraîcheur, du fond avec une matière fine et concentrée et des tanins fins mais encore anguleux. C’est délié et malgré tout élégant dans sa légère rusticité. Très belle longueur juteuse. Excellent.
Pour suivre : Tagliatelles carbonara inspiration J-F Piège
- Domaine Gaillard Côte-Rôtie La Rose Pourpre 2006
Bouquet très expressif, séducteur et complexe sur les fruits mûrs (mûre, myrtille, framboise), la violette , les épices douces et une pointe de créosote. La bouche attaque toute en netteté et finesse et se poursuit, ample et concentrée, sur un fruit omniprésent et une grande fraîcheur bien juteuse. Les tanins sont mûrs et polis. L’équilibre est parfait et l’ensemble se montre d’une gourmandise redoutable malgré sa structure. Très belle persistance. Magnifique vin.
- Bodega Vall Llach Priorat 2004
Assemblage de 65 % vieux carignan, 20% merlot et 15% cabernet sauvignon. Elevage de 16 mois en barriques neuves de bois français.
Bouquet sur les fruits rouges et noirs confits, le cuir, la chicorée, le musc et le café au lait avec des nuances balsamiques qui se mêlent à une pointe de volatile. Les senteurs épicées et plus végétales restent intermittentes et l’ensemble se perd dans des profondeurs confiturées. En bouche, c’est puissant, alcooleux mais sans outrance. Les tannins sont mûrs, gras et un peu grumeleux ce qui donne une belle structure enrobée mais rend le vin pour le coup un peu trop rustique à mon goût. Finale de bonne longueur sur les fruits surmûris.
- Domaine Henri Bonneau Châteauneuf du Pape Réserve des Célestins 2007
Premier nez chaleureux, éthéré et très épicé avec ensuite des notes de fruits noirs et de garrigue. C’est élégant, d’une grande finesse de style mais sans être d’une complexité énorme. On retrouve cette finesse en bouche avec une trame subtile posée sur des tanins d’une qualité de velouté exceptionnelle. On ressent une fraîcheur bienvenue et étonnante au vu du bouquet sans que celle-ci n’arrive à maîtriser complètement le côté richement chaleureux de l’ensemble. Très longue persistance finale sur les épices douces.
Plat : Papillote de poulet, tomates, mozzarella, risotto aux asperges vertes.
- Domaine des Lambrays Clos des Lambrays 2005
On perçoit encore des traces d’élevage au premier nez avec un toutefois un boisé plutôt noble, neutre et peu envahissant. On poursuit sur de discrètes senteurs d’herbes aromatiques fraîches, un peu d’épices et de fruits compotés qui restent en arrière-plan. C’est relativement éteint et peu expressif. En bouche, le vin propose beaucoup de jus et de maturité avec de très beaux tanins. L’équilibre est parfait mais l’ensemble manque un peu d’accroche et de finesse. Fin de bouche fruitée, un peu chaleureuse mais de belle longueur.
- Domaine M.Chapoutier Hermitage rouge l’Ermite 2000
Bouquet intense et expressif sur les fruits noirs, la menthe poivrée et l’encens avec une pointe saline. De subtiles notes de rose fanée embaument le tout. C’est pur, net et d’une élégance toute aristocratique. La bouche, ample et juteuse, propose un équilibre magnifique empreint de fraîcheur et une puissance phénoménale qui n’impacte en rien la finesse et l’élégance de l’ensemble. Fin de bouche ooscillant entre fruit et épices d’une longueur énorme. Grand vin.
Transition et fromages
- Domaine Trapet Père et Fils Latricières Chambertin 2008
Nez légèrement mentholé avec un beau fruit mûr et des notes de fruits secs grillés. On perçoit également des nuances plus herbacées qui aèrent le bouquet et participent à assurer une élégance de bon aloi. La bouche se montre plutôt souple à l’attaque avant que ne surgisse par derrière un fruit légèrement acidulé qui raidit un peu l’ensemble. Mais le vin manque clairement d’ampleur et de relief pour susciter une adhésion sans réserve. Longueur correcte sans plus. L’effet de séquence ne joue pas non plus en sa faveur.
- Fattoria Le Pupille Saffredi 2006
Toscan issu des Maremme. Assemblage de 55% cabernet sauvignon, 40 % merlot et 5% syrah. Rendement bas (30 hl/ha). Elevage en barriques françaises (80% neuves) pendant 18 mois.
Bouquet aux senteurs sombres de créosote et d’épices (clou de girofle, noix de muscade) avec une trace de boisé neutre et de réglisse. Avec davantage d’aération dans le verre, un beau fruit mûr se révèle (cerise noire, cassis, mûre). C’est assez élégant et expressif. La bouche est équilibrée et reste savoureuse malgré des tanins fins mais un peu rigides qui ajoutent structure et définition au vin sans l’assécher. Fin de bouche consistante sur les fruits mûrs présentant de surcroît une belle persistance.
Les vins rouges
