CARTE DES CRUSRepas chez Philippe Ketelslegers (keke) ce 31 juillet 2021
Tous les vins sont servis à l’aveugle et par doublette ou triplette sur les plats puis sont dévoilés avant de passer à la séquence suivante. A l'apéritif, en revanche les trois champagne seront servis séparément, toujours à l'aveugle.
(Mises en bouche)
Champagne Pierre Moncuit blanc de blancs extra brut 2010
Bouquet expressif, donnant d’emblée une impression de légèreté et de pureté. De belles et nettes senteurs d’agrumes, de pêche blanche, de noisette fraîche et de chlorophylle se font jour avec élégance. En bouche, la bulle est fine et délicate, la matière juteuse et fruitée jusqu’à la longue finale empreinte d’une grande fraîcheur. Excellent.
Champagne Benoît Lahaye extra-brut 2006
Bouteille irrémédiablement bouchonnée…
Champagne Veuve Clicquot « La Grande Dame » 1996
Bouquet puissant, très mûr et patiné, sur les fruits secs, le zeste d’orange, les fruits confits et le raisin de corinthe. Le côté oxydatif, bien marqué, n’empêche pas une impression olfactive globalement élégante. La bouche est vineuse et concentrée avec une certaine subtilité, de l’élan et de la fraîcheur malgré la richesse et la puissance de l’ensemble. Les notes oxydatives se retrouvent en milieu de bouche pour faire ensuite place au fruit caramélisé et au sucre candi dans une finale de longueur imposante. Champagne au format impressionnant qu’un surcroît finesse rendrait grand.
Anti pasti (charcuteries italiennes)
Première entrée : carpaccio de bar sauvage, gamba et fleurs
Domaine Jean-Paul et Benoît Droin Chablis 1er cru Montmains 2008
Premier nez légèrement terpénique. C’est discret avec une note soufrée qui s’évanouit vite pour laisser place aux senteurs de citron vert, de craie et de pêche blanche. Quelques nuances de menthe et de verveine rendent le tout bien attrayant. La bouche est ronde et pleine avec du jus et un certain peps. L’ensemble devient plus sphérique que vertical au réchauffement et quelques jolis amers s’invitent en fin de bouche adoucis par un côté crème brûlée surprenant. Longueur appréciable sans plus.
A noter que personne n’a songé à un chardonnay et encore moins à un chablis…
Domaine Pascal Cotat Sancerre La Grande Cöte 2008
Le bouquet, sans doute très réduit, s’exprime d’abord sur le chou fermenté, l’eau de cuisson d’asperge puis sur une truffe omniprésente. Avec le temps, surviennent quelques senteurs de fleurs blanches et d’herbes fraîches. La dominante truffée / végétale persiste cependant. La bouche est ronde, assez ample, avec un côté doucereux tempéré par une pointe acidulée qui n’arrive toutefois pas à dynamiser le vin. Finale empreinte d’amertume.
Az.Agr Elisabetta Foradori Fontanasanta Nosiola 2011
Bouquet sur la pomme cuite et la noix fraîche trahissant un vin à l’oxydation ménagée. A l’aération, le nez s’ouvre davantage sur les agrumes et leur zeste, le silex frotté, le curry et des nuances plus fumées. La bouche se perçoit globalement fine, presque délicate, alors qu’elle se fonde également sur des amers pointus et presque tanniques. Finale de caractère avec une belle persistance. Vin à la stylistique dépouillée et sans concession.
Première entrée : carpaccio de bar sauvage, gamba et fleurs (suite)
Deuxième entrée : risotto, gambas et lard d'Arnad
Domaine Buisson-Charles Meursault Les Tessons 1991
Bouquet très ténu sans être absent sur les fruits blancs et les herbes aromatiques où se mêlent quelques notes originales d’épice et de zeste d’orange. Bien que s’exprimant toute en retenue, la bouche se montre compacte, ample et assez fruitée, empreinte de puissance contenue. L’équilibre des saveurs est atteint mais l’aromatique ne suit pas complètement d’autant qu’une certaine âpreté en fin de bouche a tendance à rendre la finale un peu abrupte.
Château Mouton Rothschild Aile d’argent 1991
Premier nez un peu piquant sur des senteurs de mimosa et un boisé presque résiné. Ensuite, les arômes d’abricot, de pamplemousse et de violette prennent le dessus et confèrent davantage de finesse au bouquet. La bouche est ronde et plutôt grasse, construite en largeur. Une acidité plutôt basse empêche le vin de vraiment décoller sans pour autant le rendre pataud. Jolie longueur sur des amers marqués qui abîment un peu l’impression d’ensemble.
Troisième entrée : tartelette au fromage de chèvre et salade gourmande
Domaine Schoffit Pinot Gris Rangen Clos Saint Theobald 1995
Robe dorée très soutenue annonçant un vin vieux et/ou avec des SR. Bouquet puissant sur l’abricot confit, la cire, la cardamome et le vieux rhum. La bouche est compacte et concentrée avec du volume mais aussi de l’élégance grâce à une belle finesse de liqueur, de la fraîcheur et une richesse mesurée. Quelques amers impétueux en fin de bouche troublent à peine l’ensemble. Longueur persistante sur un sucre candi qui s’affirme sans excès.
Domaine Zind-Humbrecht Pinot Gris Clos Windsbuhl 1996
Robe dorée très soutenue annonçant un vin vieux et/ou avec des SR. Bouquet d’abord discret avec des senteurs de fleurs jaunes et de caramel . Puis on perçoit des nuances de citron et orange amère confits, raisin de corinthe, quinquina et café. C’est élégant et complexe. Attaque en bouche sur le caramel . La suite fait preuve d’une richesse bien contrebalancée par une fraîcheur de bon aloi et un équilibre ajoutant de la finesse dans un style épanoui et opulent. Grande longueur sur l’abricot sec. Excellent de bout en bout.
Pasta : spaghetti bolognese
Domaine du Clos des Papes Chäteauneuf du Pape 2016
Bouquet expressif et séducteur, manifestement juvénile, sur des notes vanillées et de café au lait puis sur un très beau fruit mûr (cerise, cassis) qui prend le pas tout en s’associant aux épices douces et aux herbes aromatiques. La bouche attaque en douceur et se poursuit toute en finesse et élégance avec du jus et une belle ampleur fraîche malgré une pointe d’alcool. La matière en demi-corps est veloutée et la qualité de tanins porte le vin jusqu’à une finale épicée et fruitée bien persistante. Magnifique vin déjà parfaitement accessible.
Tenuta Castello Vicchiomaggio Chianti Classico Riserva Agostino Petri 2016
Bouquet encore marqué par un élevage non démonstratif mais présent sur la créosote et le café. Les fruits s’expriment derrière avec discrétion. C’est assez fermé et actuellement peu complexe aromatiquement malgré une pointe d’épice qui se manifeste par moment. La bouche est bien construite, équilibrée et concentrée, avec des tanins gras et mûrs à fondre. Fin de bouche épicée avec de la framboise cuite derrière les notes boisées. Bonne persistance mais l’ensemble, aux airs ténébreux, manque à ce stade d’élan et de charme.
Vietti Barolo Castiglione 2016
Nez aux abords sombres sur la cendre froide et la terre remuée avec des notes boisées et végétales. La bouche est du même acabit, austère et rugueuse. C’est concentré, tannique et puissant avec un retour légèrement alcooleux en finale. Il y a du fond, manifestement de grosses réserves mais le fruit est aujourd’hui aux abonnés absents et on aurait apprécié davantage de dynamisme. Belle longueur sur la structure. Clairement à attendre.
Fromages : délice de Bourgogne, munster fermier, comté 24 mois.
Domaine Jean-Marc Pavelot Savigny les Beaune 1er cru Les Gravains 1998
Bouquet discret sur les fruits rouges mûrs, un peu d’encens et des notes végétales. La bouche vaut par son équilibre impeccable avec une certaine douceur grâce à des tanins complètement fondus et un fruit à la jeunesse conservée. L’ensemble manque d’envergure, de longueur et de complexité mais se boit avec plaisir malgré tout.
Château Gruaud Larose Saint Julien Second Grand Cru Classé 1996
Bouquet exprimant un reste d’élevage ambitieux avec des arômes de chicorée torréfiée et de noix grillées. S’en suivent des senteurs agréables de fruits rouges un peu compotés et de sous bois. Sans être de grande complexité, c’est élégant et assez expressif. La bouche est fraîche, concentrée et d’un équilibre parfait où tout est en place avec un joli fruit mûr et des tanins bien polissés. Vin sans folie ni accroche particulière mais d’un classicisme impeccable et par cela, plutôt séduisant.
Castello Vicchiomaggio
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