Naoussa - Généralités
A la fin de notre périple dans la région, mon ami grec me posa la question suivante : « qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans ce voyage ? ». J’aurais pu répondre avec une fausse banalité car tout cela est très vrai : « la qualité homogène des vins, la chaleur communicative des habitants, le côté tellement verdoyant des paysages, que sais-je encore.. Eh bien, pas du tout, ce qui est frappant, c’est le peu de place que tient la vigne. Il faut bien chercher pour trouver quelques rangs, ci et là, puis une parcelle plus importante au détour d’un chemin. Ici, le fruit est roi mais pas vraiment celui que l’on croyait y rencontrer et le regard croise bien plus souvent pêchers, pommiers ou cerisiers.
Il est vrai qu’avec ses 800 Ha, le vignoble de Naoussa a finalement tout du mouchoir de poche au regard des autres contrées grecques et de la superficie dans laquelle il s’inscrit. On peut considérer qu’à vue de nez, il représente moins de 3 % des superficies agricoles ou forestières de l’endroit.
L’ancienne petite ville fortifiée de Naoussa, qui en a gardé de l’époque son urbanisme compact mais pas ses murs historiques, est édifiée sur un replat pentu, à flanc de coteau, au pied du Mont Vermion. Les vignes sont disséminées sur le piémont qui s’étend en large arc de cercle à l’est de cette hauteur à une altitude oscillant entre 200 et 300 m. En raison des replis de terrain, l’exposition n’est toutefois pas homogène et on peut rencontrer des parcelles orientées au nord-ouest comme d’autres dirigées plein sud. Toutes ont leur intérêt en fonction du profil des vins que l’on souhaite élaborer.
Quant aux sols, ils varient à la marge : la prédominance calcaire est évidente mais la plus ou moins forte proportion d’argile ou de sable qui s’y associe induit quelques subtiles différences dans le profil des crus si on les vinifie séparément mais rares sont les domaines qui le font du « parcellaire ».
Climatiquement, on peut difficilement qualifier la région de méditerranéenne ; elle ressortirait plutôt d’un profil balkanique. Sans être d’un régime continental strict, les hivers sont froids et enneigés, les étés secs et chauds. Malgré une altitude plutôt modérée, les nuits restent fraîches car les forêts du Mont Vermion jouent leur rôle de ventilateur. Ceci n’empêche pas qu’il faille fréquemment irriguer les sols les plus filtrants en pleine saison.