Autriche - Notes sur le millésime 2008 en Basse-Autriche
Le millésime 2008 fut assurément un des plus difficiles et des plus exigeants de ces dix dernières années voire même, selon certains, du dernier quart de siècle. En cause, des conditions météo extrêmement changeantes, chaudes et humides à l’automne qui a nécessité une surveillance de tous les instants. Pourtant, cela n’avait pas mal débuté après un hiver plus doux qu’à l’habitude et un mois de mars globalement chaud et sec en dépit d’un retour de l’hiver vers Pâques. Malgré l’un ou l’autre coup d’intempéries violent, notamment dans la région de Krems, avril resta également dans la norme et le débourrement se produisit dans des conditions normales dans la deuxième quinzaine du mois. La floraison débuta ensuite début juin mais elle s’étala sur une longue période suite à un rafraîchissement notoire des températures durant le début du mois. Avec le réchauffement qui suivit, arriva une première vague de précipitations, prémisses d’un été pourri. Juillet surtout fut marqué par de nombreux orages, peu de soleil, des températures inférieures à la moyenne. La météo demeura inconstante tout l’été avec une alternance de chaud et de froid. Septembre, frais et par moment très pluvieux, n’arrangea rien de sorte qu’à des maturités déjà bien en retard, s’ajoutèrent grossissement aqueux des baies et risque important de pourriture lors des poussées ponctuelles de chaleur. Le manque de richesse en sucre des raisins imposa d’attendre et mit les nerfs des viticulteurs à rude épreuve tout en mobilisant leurs énergies à la vigne. Les premiers passages de septembre furent vite interrompus et finalement ce n’est que mi-novembre que les derniers « federspiele » furent rentrés. Pour les « smaragd », c’était encore trop tôt. Heureusement la présence constante d’un vent assez fort empêcha le botrytis de s’installer et la plupart des grappes restèrent en bon état sanitaire tout en atteignant in fine la maturité physiologique nécessaire entre la fin novembre et la première quinzaine de décembre. Il fallut toutefois récolter en plusieurs passages et sélectionner drastiquement de sorte qu’au bout du compte on a pu rentrer, grâce à la patience, une petite récolte de bonne qualité.
Et les vins ? Ils ont certes un demi-degré d’alcool en moins que d’autres années mais ils se montrent en contrepartie pleins de fraîcheur, élégants et précis. Le taux d’acidité un peu plus élevé également que d’habitude peut leur conférer un abord un peu sévère mais les sélections extrêmes réalisées ainsi que les belles maturités obtenues grâce aux vendages très retardées leur assurent de l’étoffe et de la complexité. Le millésime ne sera évidemment pas de grande garde.